En fouillant dans son cabinet de curiosités, le Professeur Boilot met à jour un recueil de chroniques dont il relate ici les meilleures feuilles. Signé d'un simple B, ces écrits proviennent d'une époque récente. De l'oeuvre d'un homme, d'une femme ou encore d'un membre de la famille du professeur, le mystère demeure mais n'en gache pas le plaisir de les découvrir...

samedi 13 mars 2010

L’importance de trouver un titre


Dès je me suis mis à réfléchir sur la manière la plus agréable de faire partager une chronique (sur ce point, je me promets un jour d’essayer de comprendre le besoin des pays riches de toujours expliquer la futilité de la vie quotidienne), la première idée qui m’ait venue à l’esprit c’est de trouver un titre. Je dois avouer que je n’ai jamais saisi l’importance ou l’angoisse de trouver un titre à tout ce que l’on entreprend ou créé.

Pourquoi a-t-on besoin d’un titre ? Il est vrai qu’une œuvre cinématographique sans titre ou qu’un livre sans nom ne nous donnerait probablement pas l’envie irrésistible de s’y rendre ou de le lire !

Toutefois, si nous y pensons quelques instants, est-ce que le premier film du très célèbre tryptique « Le Parrain » serait un moins bon film s’il n’avait pas eu de titre ou si on l’avait baptisé « Pique-nique dominicale chez les Corleones » ? Ou dans la même idée, un livre sans titre serait il moins bon ? Je vous l’accorde des oeuvres comme celles de Dominique Rocheteau (sans élitisme aucun pour l'ancienne gloire des Verts de Saint-Etienne dans les années 70) ou ceux de Paul Loup Sulitzer (ancienne gloire littéraire à qui l’on reproche de n’avoir jamais écrit un livre comme tant d’autres) s’en passeraient fort volontiers.

Elemenaire comme dirait l'autre, un titre c'est ce qui permet de référencer l’œuvre selon une catégorie. Si vous êtes des amateurs des comédies pseudo romantiques des années 1990, vous imaginez finalement très mal le splendide « Armées des 12 singes » de l’excellent ex-Monthy Python, Terry Gilliam, au côté de « Vous avez un message » avec Tom Hanks et Meg Ryan, alors qu’au final le jeu d’actrice de Meg Ryan fout plus les jetons qu’un virus exterminateur de la race humaine.

Mais surtout sans un titre, comment expliquer à votre cousin inculte, qui lui les utilise toujours à contre emploi, que « Rocky » c’est grosso-modo l’histoire d’un mec qui marche en fouettant l’air de ces poings et qui un jour est choisi pour allait défier le champion du monde de boxe en titre et pas la suite de Rox et Rouky, le seul film qu’il ait jamais vu au cinéma.

Pire, imaginez la scène surréaliste si ce négligé de la caboche venait à expliquer à sa sœur décérébrée un film qui n’a pas de titre et qui ne fait référence à aucune catégorie.

« Mais si tu sais c’est ce film où l’acteur principal, un réparateur de câble sans fil, vient en aide à une fillette abandonnée par sa mère à des tonneliers qui se fait enlever par des extraterrestres et qui tombe enceinte »

Si il avait eu connaissance des titres il n’aurait pas confondu, entre autres, « Rencontres du troisième type » et « les Misérables ». Dieu merci, aujourd’hui la mode des "pitchs" remplacent désormais tous les meilleurs titres du monde.

L’importance du titre est alors peut être l’une des plus grandes inventions de notre monde et l'une des plus salvatrices pour la santé mentale de nos familles. Il permet en tout cas de faire écho dans notre imagination collective afin de meubler nos longues discussions entre amis.

Le comble, c’est que je dois me résoudre moi aussi à trouver un titre à ces « chroniques » ou « billets d’humeur » ou « grands délires égocentriques sur les choses qui m’entourent (et par conséquent qui vous entourent).

En attendant d’y parvenir, je vais aller louer ce film où des extraterrestres (encore eux!) avec des gros cerveaux sous un bocal tentent de tuer le Président des Etats-Unis interprété par le Joker et qui s’amusent à cloner la tête de la fille de Sex and the City sur un chien… Vous voyez de quel film je parle ?


B.

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